L’accompagnement d’une personne déficiente visuelle nécessite l’intervention de différents acteurs. Parmi eux, les psychomotriciens jouent un rôle important pour guider les personnes malvoyantes vers une meilleure appropriation de leur corps et de leur environnement, tout en gagnant en sérénité.
Ces spécialistes de la basse vision font partie des nombreux professionnels qui constituent le carnet d’adresses du Centre d’Appel et de Conseil de l’ARRADV, vers lesquels nous orientons un grand nombre des personnes appelant notre numéro vert 0800 013 010.
Un accompagnement en psychomotricité est également proposé dans les SAMSAH de l’ARRADV, comme en témoigne Nadège Roussillon, psychomotricienne au sein de notre structure de réadaptation d’ Avignon, sur la radio de l’Imaginoir.
Retour sur son interview et sur le rôle des psychomotriciens dans la gestion du stress lié à la perte de vision.
Malvoyance et anxiété, la double peine
La mission des psychomotriciens consiste à dépister, prévenir et accompagner les perturbations des fonctionnements psychomoteur, psychique et mental chez les personnes souffrant d’une déficience visuelle. En perdant une partie de leur vision, ces dernières perdent en réalité leur principal appui, car tout le bagage corporel et psychomoteur est basé sur ce sens. Il faut donc leur ré-apprendre à se représenter leur environnement, leur corps, et leurs mouvements sans appui visuel, et sans stress.
L’anxiété est déclenchée en réponse à un sentiment de perte de contrôle, d’incertitude et de peur de ne pas parvenir à accomplir une tâche simple. Souffrir de malvoyance, c’est avoir son cerveau en alerte toute la journée, c’est devoir anticiper les prochaines marches à franchir, réussir à se déplacer en tenant une conversation… A cette fatigue mentale s’ajoute l’acceptation difficile de la maladie. Les premiers matins qui suivent le diagnostic d’une atteinte visuelle sévère sont extrêmement difficiles, car ils sont marqués par une prise de conscience du handicap à chaque réveil.
La psychomotricité permet une meilleure gestion des émotions chez les personnes souffrant d’une déficience visuelle. “Je les aide à retrouver des moments de calme”, explique Nadège.
Elle insiste notamment sur l’approche multisensorielle de sa profession : la relaxation offerte à la personne malvoyante peut résulter d’un massage, d’un travail d’imagination, d’un exercice de respiration…” Le but est de favoriser un état d’esprit plus apaisé, une respiration normale et réduire la crispation du corps. La marche des personnes déficientes visuelles devient robotique, sans fluidité, ce qui augmente le risque de chute et de stress. “C’est le serpent qui se mord la queue !”, regrette-t-elle.
Les SAMSAH de l’ARRADV, garants d’un accompagnement personnalisé
Tous les professionnels de l’association sont formés à la déficience visuelle. La richesse du personnel spécialisé en basse vision permet une approche pluridisciplinaire essentielle pour apporter une réponse spécialisée et sur mesure aux patients. Les psychomotriciens travaillent aux côtés d’ergothérapeutes, psychologues, instructeurs en locomotion, orthoptistes et travailleurs sociaux.
“Lorsque la personne referme la porte du SAMSAH, elle peut rouvrir la porte de chez elle pour sortir à nouveau, c’est toujours notre objectif”, précise Nadège.
Enfin, la psychomotricienne du Vaucluse rappelle la place centrale que tiennent les aidants dans la vie des personnes déficientes visuelles,”notre rôle est de soutenir ce qui existe déjà et d’offrir une boîte à outils personnalisée à la personne déficiente visuelle”.
En contactant le Centre d’Appel et de Conseil de l’ARRADV, les personnes déficientes visuelles sont orientées vers les interlocuteurs et structures les plus adaptés à leur situation et à leurs besoins, afin de les aider à surmonter les difficultés du quotidien. Numéro vert national gratuit : 0800 013 010, du lundi au vendredi de 9h30 à 17h30.