Retrouvez le témoignage de Françoise GERIN ROIG, Présidente de l’ARRADV
Médecin ophtalmologiste et titulaire d’un master d’économie et de gestion hospitalière privée, Françoise GERIN ROIG a créé en 2002 l’ARRADV, (Association de Réadaptation et de Réinsertion pour l’Autonomie des Déficients Visuels), avec l’ambition de faire connaître et reconnaître la déficience visuelle comme source de handicap et de dépendance, aussi bien au niveau des professionnels, du grand public et des pouvoirs publics, afin d’améliorer la prise en charge précoce des personnes déficientes visuelles.
Quelles ont été vos motivations lors de la création de l’ARRADV ?
Nous souhaitons accompagner les personnes en situation de malvoyance à retrouver ou conserver leur autonomie et améliorer leur qualité de vie. D’où la création d’une association capable d’investir dans la recherche de réponses pratiques à apporter aux personnes déficientes visuelles impactées dans leur vie journalière.
Pour mener à bien nos missions, nous avons décidé que notre Conseil d’Administration serait majoritairement constitué de professionnels de la basse vision, du handicap et de la dépendance. Nous avons donc créé deux SAMSAH (Services d’Accompagnement Médico-Social pour Adultes Handicapés) exclusivement dédiés à la déficience visuelle, dans les départements des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse.
Pourquoi la création du Centre d’Appel était selon vous une nécessité ?
Afin de toucher davantage de personnes concernées par les situations de malvoyance, le choix de créer un Centre d’Appel s’est très vite imposé. Le 0800 013 010 est un numéro vert national, gratuit, qui permet d’informer, de conseiller et d’orienter la personne vers les interlocuteurs de proximité.
Les bénéficiaires attendent de ce service une réponse pragmatique sans délai.
Aujourd’hui le numéro vert gère plus de mille appels par an, 80% de personnes malvoyantes, aveugles ou leurs aidants et 20% de professionnels.
Comment est organisé le Centre d’Appel ?
Les appels sont réceptionnés par des instructeurs·trices de cas, formé·e·s à la déficience visuelle. Ils.Elles ont à leur disposition une base de données très complète et régulièrement actualisée, contenant les coordonnées de multiples interlocuteurs vers qui nous pouvons renvoyer les appelants en tenant compte de leur besoin et localisation géographique. Si nécessaire, nous reprenons contact avec eux le temps de trouver l’information dont ils ont besoin.
La dimension psychologique est-elle importante ?
Appeler pour demander de l’aide n’est pas une chose facile pour une personne qui vit un profond bouleversement de sa vision. Cet acte implique de se confronter à ses difficultés, avec l’aide d’un tiers.
Quelle que soit l’importance de la déficience visuelle, les répercussions fonctionnelles et le niveau de dépendance sont très variables d’une personne à l’autre Nos instructeurs·trices de cas font preuve d’écoute attentive, c’est-à-dire qu’ils.elles laissent la personne parler et l’aident à exprimer ses difficultés. Bien souvent, cette dernière appelle pour une demande précise et, au fil de l’entretien, de nouvelles problématiques émergent.
Comment sont financés les projets de l’association?
Les deux SAMSAH ARRADV relèvent de financement public. Le Centre d’Appel a été créé avec l’appui de financeurs privés et publics. Aujourd’hui ce dispositif bénéficie, principalement, du soutien de l’ARS PACA* et du CD13**.
Quels sont les nouveaux projets de l’ARRADV ?
Nous avons pour ambition de développer le Centre d’Appel afin qu’il soit connu de toutes les personnes, malvoyantes, aidants et professionnels, qui ont besoin de notre appui.
Nous avons également comme prochain projet d’évoluer vers une plateforme de télé-activité qui apportera une réponse plus complète, notamment aux personnes qui se trouvent dans des zones isolées géographiquement, socialement ou économiquement, des professionnels de la déficience visuelle.
* Agence régionale de santé Provence Alpes Côte d’Azur
** Conseil départemental des Bouches-du-Rhône